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Daniel
Lee St SW, West end

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17th St NW, Midtown

Two feet on the ground (extrait)
résidence villa albertine
Atlanta, GA
USA

Projet réalisé en résidence Villa Albertine à Atlanta à l’automne 2024.

Partenaires : La Friche la Belle de mai, Le bureau des guides du GR2013, Flux Project

Exposition collective En Route : Regards croisés de Marseille et Atlanta, Salle des machines, Friche la Belle de mai, janvier 2026
Yohanne Lamoulère, Nydia Blas, Joshua Dudley Greer et Geoffroy Mathieu
commissariat : Maria L. Kelly, assistante curatrice en photographie du High Museum of Art, Atlanta

Livre en préparation avec les éditions Building Books, janvier 2026
Graphisme : Jad Hussein
Texte : Hannah Palmer

Geoffroy Mathieu a mené, en marchant, une exploration photographique d’Atlanta traversée par les corps et les figures de ceux qu’il considère avoir les deux pieds sur terre (Two feet on the ground est le titre de son projet), c’est à dire comme faisant partie du monde, bien moins « séparées » que ne le sont ces corps machines quand ils parcourent la ville à grande vitesse. Marcheurs par obligation, vagabonds, travailleurs, handicapés, vieux, ils ont en commun d’être exclus de la société de la voiture. Geoffroy Mathieu a choisi de les photographier comme des résistants – parfois malgré eux – à un système « pétro centré », que le développement urbain propre au rêve américain a placé en marge et en situation de danger permanent.
Ces portraits d’habitants sont situés et accompagnés des paysages, des chemins, des traces, des passages ou des objets qui témoignent de leur présence furtive dans le paysage et de leur connivence avec les lieux.
Why ? Dans des champs aussi variés que les sciences sociales, les disciplines spatiales, la littérature ou l’art contemporain, la marche est présentée comme un outil de connaissance et une alternative esthétique, voire comme un acte de résistance à la toute-puissance d’un monde qui place la vitesse et la rentabilité en valeur cardinale. La ville telle que la société capitaliste l’a fabriquée, pensée pour des déplacements carbonés, a presque éliminé les possibilités de trajets à pied : les distances sont devenues irréalisables, ou l’ergonomie de la ville n’est pas adaptée à l’être non motorisé. Ce phénomène a trouvé son apogée dans les grandes métropoles mondialisées dont les villes américaines sont des archétypes. La figure du marcheur a fini par s’effacer d’une ville reléguant ceux qui n’ont pas de voiture à la figure de l’exclusion, du vagabondage ou de la délinquance. Le carbone a supplanté le muscle.
Geoffroy Mathieu accompagnera ce portrait de la ville d’images réalisées lors de séances de soins prodigués par l’Harriett Tubman Foot Clinic. Celle-ci propose des interventions de pédicure pour les personnes à la rue, qui par manque d’hygiène, de chaussures adaptées et parce les déplacements dans la ville se chiffre vite en dizaine de miles, ont des pathologies nécessitants des soins que le système médical américain ne prend pas en charge.
Ces assemblages d’images de portraits, de paysages, d’objets et de corps fabriqueront en livre un récit situé capable de rendre compte d’une réalité expérimentée par l’artiste et envisagée pour intégrer une lutte menée sur place pour améliorer, réparer l’unwalkable city dont Atlanta est encore un exemple malgré des projets d’aménagement (Beltline) proposant enfin des espaces de circulation douces, pour ceux qui en ont le temps et le loisir.

Geoffroy Mathieu has led a photographic exploration of Atlanta, traversed by the bodies and figures of those he considers to have both feet on the ground (Two feet on the ground is the title of his project), i.e. as part of the world, far less “separated” than are these machine bodies as they traverse the city at high speed. Obligatory walkers, vagabonds, workers, the disabled, the elderly, they all have in common the fact that they are excluded from the car society. Geoffroy Mathieu has chosen to photograph them as resistors - sometimes in spite of themselves - to an “oil-centric” system, which the urban development of the American dream has placed on the margins and in a situation of permanent danger.
These portraits of inhabitants are situated and accompanied by landscapes, paths, traces, passages or objects that testify to their furtive presence in the landscape and their connivance with the place.
Why ? In fields as varied as the social sciences, spatial disciplines, literature and contemporary art, walking is presented as a tool of knowledge and an aesthetic alternative, even as an act of resistance to the omnipotence of a world that places speed and profitability as cardinal values. The city that capitalist society has built, designed for carbon-based travel, has all but eliminated the possibility of journeys on foot : distances have become unattainable, or the ergonomics of the city are not adapted to non-motorized beings. This phenomenon has reached its apogee in the great globalized metropolises of which American cities are archetypes. The figure of the walker has ended up disappearing from a city that relegates those without a car to the figure of exclusion, vagrancy or delinquency. Carbon has supplanted muscle.
Geoffroy Mathieu will accompany this portrait of the city with images taken during treatment sessions at the Harriett Tubman Foot Clinic. The clinic provides pedicures for people living on the streets who, due to a lack of hygiene and suitable footwear, and the fact that it takes tens of miles to get around the city, have pathologies requiring care that the American medical system does not provide.
These assemblages of images of portraits, landscapes, objects and bodies will create a book-length narrative capable of reporting on a reality experienced by the artist and envisaged as part of a struggle to improve and repair the unwalkable city of which Atlanta is still an example, despite Beltline development projects finally offering spaces for gentle movement, for those who have the time and leisure to do so.